La pression doit être maintenue pour établir les responsabilités de toutes les parties.
(Jérusalem) – Cinquante ans après le début de l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, Israël maintient le contrôle de ces zones en exerçant une répression, en institutionnalisant diverses formes de discrimination et en pratiquant des violations systématiques des droits de la population palestinienne, a déclaré aujourd’hui Human Rights Watch.
Cinquante ans après le début de l’occupation par Israël de la Cisjordanie et de Gaza, HRW fait le point sur divers abus liés à l’occupation – y compris des détentions arbitraires et des déplacements forcés – et appelle au respect des droits des Palestiniens.
Nombre de ces violations ont été commises par Israël au nom de sa sécurité nationale. De leur côté, des groupes armés palestiniens ont lancé des attaques meurtrières contre des civils et tiré des milliers de roquettes en direction de zones civiles israéliennes, en violation du droit international humanitaire.
« Qu’il s’agisse d’un enfant emprisonné par un tribunal militaire ou d’un tir injustifié, d’une maison démolie en l’absence d’un permis de construire impossible à obtenir ou de postes de contrôle que seuls les colons sont autorisés à traverser, peu de Palestiniens ont échappé à de graves violations de leurs droits au cours d’une occupation qui dure depuis 50 ans », a constaté Sarah Leah Whitson, la directrice exécutive de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch. « Israël maintient aujourd’hui un système de discrimination institutionnalisée aux ramifications considérables contre les Palestiniens dans les territoires occupés, où la répression excède largement toute impératif sécuritaire. »
Alors que l’occupation entre dans son deuxième demi-siècle d’existence, il faut mettre l’accent sur le renforcement de la protection des droits de la population du territoire occupé, a préconisé Human Rights Watch.
Meurtres illégaux et crimes de guerre
Les troupes israéliennes ont tué plus de 2 000 civils palestiniens au cours des trois derniers conflits à Gaza (2008-2009, 2012 et 2014). Beaucoup des attaques perpétrées constituent des violations du droit international humanitaire, en raison du manque de précautions prises pour épargner les vies de civils. Certaines constituent même des crimes de guerre, notamment le fait d’avoir pris pour cible des bâtiments à l’évidence civils. En Cisjordanie, les forces de sécurité israéliennes ont systématiquement usé d’une force excessive dans des situations de maintien de l’ordre, tuant ou blessant gravement des milliers de manifestants, des lanceurs de pierres, des assaillants présumés et d’autres munis de munitions réelles, alors que des moyens plus proportionnés auraient pu éviter une menace ou assurer le maintien de l’ordre.
Les groupes palestiniens armés se sont également rendus coupables de crimes de guerre lors de ces conflits et en d’autres circonstances, y compris de tirs de roquettes visant des centres de population israéliens. Entre le début de la première Intifada en décembre 1987 et la fin février 2017, les attaques commises par des Palestiniens ont causé la mort d’au moins 1 079 civils israéliens, selon l’organisation israélienne des droits humains B’Tselem.
À de rares exceptions près, les enquêtes officielles israéliennes sur les violations présumées commises par des forces de sécurité pendant les conflits à Gaza et dans les situations de maintien de l’ordre n’ont pas permis de tenir les auteurs pour comptables de leurs actes. Les autorités palestiniennes n’ont également pas enquêté sur les violations ni poursuivi en justice les responsables.
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