mercredi 13 avril 2022

La Thaïlande national de séquençage génome humain

 La Thaïlande lance son programme national de séquençage du génome humain




Les scientifiques thaïlandais souhaitent inscrire le patrimoine génétique sur la carte mondiale. Un enjeu de taille pour un pays qui est encore largement sous-représenté dans les études mondiales.

Plus de 80% des données génétiques disponibles aux scientifiques dans le monde proviennent de population « d’ascendance européenne », c’est-à-dire blanche, dans le langage commun. De légers progrès ont été réalisés dans la diversité ces dernières années avec l’entrée dans la course au séquençage du génome humain de la Chine et du Japon, mais des pans entiers de l’humanité, en Afrique, en Amérique du Sud, ou en Asie du Sud-Est, restent sous les radars scientifiques.

Le programme thaïlandais veut séquencer entièrement et analyser 50 000 individus dans les dix prochaines années.

Une seule race, mais des variations infinitésimales

Les variations d’un génome à l’autre sont de l’ordre de l’infinitésimal, moins de 0,01% de nos trois milliards de paires de nucléotides, ces barreaux d’échelle qui jalonnent notre ADN. Mais dans ces différences infimes se cachent d’importantes conséquences sur notre aspect physique et notre santé. Des médicaments testés majoritairement sur des Européens, comme la molécule carmabazépine contre l'épilepsie, ont révélé plus tard des effets secondaires dévastateurs chez d’autres populations.

Avec le développement de la médecine génétique, qui observe la carte des gènes d’un patient avant de poser un diagnostic ou d’offrir un traitement, c’est particulièrement gênant, car si un patient appartient à un groupe peu représenté dans les statistiques mondiales, beaucoup de ses gènes s’écartent de la norme établie et donc cela peut mettre les médecins sur de fausses pistes.

Prévenir et guérir

C’est pour cette raison que la Thaïlande, mais aussi d’autres petits pays de la région comme Singapour lancent leurs propres programmes pour mettre sur la carte mondiale leur patrimoine génétique encore méconnu. Les médecins engagés sur ces questions appellent aussi à repenser les catégories raciales utilisées par les laboratoires occidentaux pour les tests des médicaments et vaccins, par exemple.

Il suffit de lire les études cliniques des récents vaccins anti-Covid, par exemple, qui utilisent des catégories comme « Noir », qui rassemble des populations africaines très diverses ainsi que caribéennes, ou encore « Asiatique », une catégorie qui mêle Chinois, Indiens, Indonésiens, bref près de 60% de la population mondiale, et qui n’ont pas tellement de sens biologique.

Les généticiens mettent aussi en garde contre d’éventuelles dérives politiques de la course au séquençage, puisque les États-Unis et la Chine ont lancé d’énormes programmes pour approfondir leurs connaissances dans ces domaines. Les données génétiques mondiales, rappellent-ils, doivent rester un bien commun de l’humanité.

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