samedi 22 janvier 2022

Vu d’Allemagne.La Russie ne menace pas que l’Ukraine, elle met en péril toute l’Europe

 Moscou veut donc la finlandisation de l’Ukraine, c’est-à-dire son assignation à un statut neutre, entre la Russie et l’Otan. Ce faisant, il montre qu’il n’a pas renoncé à sa stratégie hégémonique, assure le journaliste Konrad Schuller dans les pages de la FAZ. Pour ce spécialiste de l’Europe de l’Est, l’UE pourrait être la prochaine cible du Kremlin. 


Ce que veut la Russie, ce ne sont pas des partenariats, mais l’hégémonie : cette thèse a longtemps été davantage du domaine des suppositions qu’une réalité avérée. Les arguments étaient certes plausibles : les dictatures n’aiment guère avoir des démocraties pour voisines, car ces dernières séduisent par leur liberté ; les dictatures sont souvent faibles sur le plan économique, et doivent donc dominer les autres sur le plan militaire ; les dictatures ont besoin de victoires. Mais tout cela n’était jusqu’à présent que des conjectures.


Maintenant, les faits sont là. En décembre, la Russie a clairement montré au monde qu’elle ne se considérait pas comme le membre d’une communauté de peuples égaux en droits, mais comme une puissance supérieure entourée de vassaux, tout comme l’Union soviétique avant elle. Si on appliquait les propositions de Moscou, l’Ukraine, la Finlande et la Suède perdraient le droit de choisir à quelle alliance adhérer. La Pologne et les pays Baltes ne devraient pas autoriser la présence de soldats de l’Otan sur leur territoire. Les États-Unis devraient retirer leurs armes nucléaires d’Europe. Tout cela irait plus loin encore que la doctrine soviétique de Brejnev, qui, en 1968, partait du principe que le protectorat de Moscou devait s’étendre jusqu’à l’Elbe.

Alors que les dernières négociations entre les alliés occidentaux et la Russie n’ont eu pour effet que d’inciter Moscou à menacer non seulement de s’emparer de l’Ukraine, mais aussi de s’implanter à Cuba et au Venezuela, l’image de puissance hégémonique conquérante n’a fait que se confirmer. Des revendications qui visent aussi l’Europe. La situation n’est pas sans rappeler 1936, quand les nazis et les fascistes étaient passés à l’attaque en Espagne. C’était le préambule à d’autres offensives plus ambitieuses, à la Seconde Guerre mondiale. À l’époque, Hemingway citait le poète [anglais du XVIIe siècle] John Donne :

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