lundi 3 janvier 2022

Le retrait américain de la région est une chose sage et avec le retrait américain de la région, les soldats américains seront en sécurité.


Tout simplement parce que les États-Unis veulent partir, et une réduction de la présence signifie que les États-Unis veulent partir. Et avec le déclin de la présence militaire américaine, Washington veut disparaître du Moyen-Orient. Economiquement et militairement

 Tout simplement parce que les États-Unis veulent partir, et une réduction de la présence signifie que les États-Unis veulent partir. Et avec le déclin de la présence militaire américaine, Washington veut disparaître du Moyen-Orient. Economiquement et militaire mentdes éléments structurels de la présence américaine qui font que les Américains vont continuer à être engagés d'une certaine manière au Moyen-Orient. Ces derniers mois en effet, on a même vu une hausse du nombre de soldats déployés dans le Golfe. Ce que j'essaie en revanche de caractériser dans mon livre, c'est l'idée que, en dépit de cette puissance et de ses intérêts, les États-Unis n'ont plus la même volonté de rentrer dans le détail de la politique de la région. À tort ou à raison, Donald Trump, comme Barack Obama avant lui, estime que ce n'est plus le rôle des États-Unis de résoudre ces conflits. Cela est devenu trop compliqué à leurs yeux.L'exemple du « plan de paix » proposé par Jared Kushner, le gendre et conseiller de Donald Trump, sur le conflit israélo-palestinien est l'exception plus que la règle. Il est néanmoins éclairant sur la nouvelle réalité, car il représente un investissement politique visant à proposer un nouveau schéma de traitement du conflit. Pourtant, implicitement, le présupposé de ce plan est qu'Israël, qui bénéficie du partenariat de sécurité avec les États-Unis, est aujourd'hui suffisamment robuste militairement pour se défendre seul. On constate également ce changement en Syrie, où les Israéliens frappent seuls des cibles iraniennes, probablement avec l'assentiment américain mais sans que les États-Unis ne s'exposent directement. Ces deux exemples montrent le nouveau type d'équilibre recherché par les États-Unis, qui considèrent que leurs alliés dans la région doivent se débrouiller davantage seuls. Cela n'exclut pas qu'il y ait des exceptions, par exemple si des vies américaines étaient directement menacées.  Il y a une nuance fondamentale : c'est que le retrait ne peut pas aux yeux de Donald Trump se faire au prix d'une humiliation américaine. Il veut à la fois retirer ses troupes, mais en même temps, en lien avec son slogan « Make America Great Again », il veut montrer à quel point les États-Unis sont les plus forts. Il dit souvent dans ses meetings de campagne que, grâce à lui, « l'Amérique est de nouveau respectée ». Pour ce qui est des autorités iraniennes, elles veulent montrer qu'elles résistent à la puissance américaine et veulent que la sécurité régionale soit gérée exclusivement par les voisins de l'Iran, et donc les pays du Moyen-Orient, avec pour conséquence une expulsion des Américains du Golfe. Si les deux pays se retrouvent dans leur volonté de limiter l'empreinte américaine, leurs objectifs restent incompatibles. Les Iraniens veulent une humiliation des États-Unis, alors que les Américains veulent sortir avec les honneurs, et redéfinir des partenariats avec les acteurs de la région, où ceux-ci prendraient plus de responsabilités tout en respectant les objectifs américains.

Donald Trump aime diriger seul. D'instinct, comme il le dit. Il avait annoncé le retrait des forces américaines de Syrie, qui, avec le contingent français, servent de bouclier aux Kurdes du Rojava. Ceux-ci, au cours de l'année écoulée, ont été frappés à Afrin par l'armée turque, précédée d'organisations jihadistes, rebaptisées «Armée Syrienne Libre», dans le cadre d'une opération dénommée «Rameau d'Olivier». Celle-ci, perpétrée grâce à un compromis avec la Russie, a provoqué l'expulsion de plusieurs centaines de milliers de Kurdes, remplacés par des Syriens d'obédiences jihadistes.

 l'OTAN), plutôt que de garantir la survie d'une minorité dont l'importance, depuis la chute de Rakka, est devenue secondaire (on peut aussi vendre des missiles patriots, pour éviter que la Turquie n'achète des S-400 russes). Mais ce raisonnement, apparemment rationnel, laisse la Russie décider de l'avenir de la Syrie et une bien grande latitude à la Turquie

Pourtant, c'est Donald Trump qui a repris la main, en 2018, au Moyen Orient, en décidant d'isoler l'Iran, malgré les protestations impuissantes des Européens, en infligeant à Téhéran un embargo. À cette occasion, les États-Unis ont pu compter sur le soutien d'Israël et de l'Arabie Saoudite, qui se retrouvent du même bord. L'Iran, crispé sur son nationalisme, peut tenir, mais devra réduire ses prétentions régionales. L'influence de la Turquie sur ses frontières méridionales est considérable, malgré ses difficultés financières, le Président Erdogan est fermement soutenu par un électorat dont il sait flatter l'ombrageux nationalisme et le sentiment de revanche à l'égard d'une Europe longtemps dédaigneuse.

En Irak, où les chiites sont au pouvoir, comme résultat de la «guerre de choix» américaine de 2003, la situation s'est largement améliorée. Quant aux Kurdes d'Irak, malgré la difficile année traversée au lendemain du référendum concernant l'indépendance du 25 septembre 2017, l'économie a retrouvé son dynamisme et ceux qui paraissent les mieux placés au sein du Kurdistan d'Irak sont les Barzanis.
Quant aux Kurdes du Rojava, leur sécurité serait confortée s'ils parvenaient, moyennant concessions, à faire alliance avec le régime de Damas. Ce dernier a besoin de renforcer ses capacités militaires, et n'a aucun intérêt à voir, après Afin, une partie de la Syrie frontalière investie par des forces dépendantes d'Ankara.

Sous la présidence de Barack Obama, comme, de fait, celle de Donald Trump, les États Unis sont restés timorés en Syrie, et, jusqu'à présent, Vladimir Poutine apparaît, grâce à son habileté tactique et à l'usage de la force, comme l'arbitre d'une transition complexe.

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