samedi 25 décembre 2021

politique selon laquelle le comportement de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient

De nombreux diplomates et décideurs espéraient que Mohammed Ben Salmane, le prince héritierMohammed Ben Salmane paraît déterminé à se « venger », par un raidissement au Yémen, des revers subis lors de l’affaire Khashoggi.


d’Arabie saoudite et le véritable « homme fort » du pays, serait suffisamment ébranlé par l’affaire Khashoggi pour adopter une posture plus conciliante dans la crise yéménite. C’était bien mal connaître celui que l’on surnomme par ses initiales MBS et qui a justement lié sa montée en puissance, en Arabie même, à la guerre déclenchée au Yémen en mars 2015. Officiellement menée pour rétablir l’autorité du président yéménite Hadi, élu en 2012 et exilé depuis 2015 à Riyad, la campagne aérienne de l’Arabie s’appuie sur un fort engagement au sol des Emirats arabes unis, alliés à un rassemblement hétéroclite de milices locales, y compris jihadistes.

Mohammed Ben Salmane, en bon autocrate, est convaincu que l’écho planétaire donné à l’affaire Khashoggi n’est que le fruit d’un vaste complot aux sombres ramifications. Loin d’y voir matière à réviser sa propre politique, il n’en sort que plus déterminé à obtenir un succès trop longtemps attendu sur le dossier yéménite. MBS a ainsi appelé lui-même le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt, pour qu’un projet anglais de résolution sur le Yémen au Conseil de sécurité mentionne explicitement la résolution 2216. C’est en effet Londres qui est à la manoeuvre pour amorcer une éventuelle sortie de crise au Yémen, les efforts de sa diplomatie étant relayés par Martin Griffiths, l’envoyé spécial de l’ONU pour le Yémen, lui-même un ancien diplomate britannique. On voit mal comment le Royaume-Uni, qui a déjà cédé aux premières pressions de MBS sur Hunt, pourrait tenir tête à une Maison-blanche alignée sur les thèses saoudiennes.

La Grande-Bretagne a vu sa marge d’action, déjà réduite, encore plus menacée par la décision des Emirats, le 21 novembre, de condamner à la prison à vie Matthew Hedges, un jeune universitaire britannique. Le verdict, rendu en cinq minutes, s’appuie sur des accusations d’« espionnage » que l’intéressé et les autorités britanniques ont catégoriquement démenties. Le jour même où le verdict contre Hedges était rendu, c’est le ministre américain de la Défense, Jim Mattis, qui annonçait l’ouverture en Suède, au début du mois de décembre, de pourparlers de paix sur le Yémen. Dans le grand marchandage désormais en cours, la Grande-Bretagne s’est abstenue à ce jour de soumettre au vote du Conseil de sécurité son projet de résolution sur le Yémen. Cette prudence a peut-être été récompensée par la grâce accordée, le 26 novembre, à Matthew Hedges, grâce pour laquelle le chef de la diplomatie britannique a exprimé sa « reconnaissance » envers les Emirats arabes unis.

Quant à Mohammed Ben Salmane, si cela ne tient qu’à lui, c’est bel et bien le Yémen, déjà ravagé par trois ans et demi de guerre, qui risque de payer le prix fort de l’affaire Khashoggi.

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