Un haut responsable yéménite a condamné la France pour sa collaboration avec l'Arabie saoudite dans la guerre dévastatrice contre le Yémen alors que le président français Emmanuel Macron visite les pays arabes du golfe Persique et signe des accords d'armes lucratifs.
Mohammed Ali al-Houthi, président du Comité révolutionnaire suprême du Yémen, a fait la critique dans un article sur son compte Twitter tôt samedi, un jour après que 18 personnes ont été tuées et plusieurs autres blessées dans des frappes aériennes saoudiennes sur une zone résidentielle dans le sud-ouest du Yémen Ta 'izz Province.
Il a fait ces remarques alors que Macron entamait vendredi une tournée officielle de deux jours aux Émirats arabes unis (EAU), au Qatar et en Arabie saoudite.
"Nous condamnons
la décision du président français, qui - lors de son voyage en Arabie saoudite - a causé la mort de civils et d'enfants dans le district de Muqbana à Taizz", a déclaré Houthi.
"Nous lui rappelons que ses demandes aux pays européens de continuer à vendre des armes à l'agresseur la coalition saoudienne, à laquelle il participe également, constituent des crimes de guerre au Yémen."
Les Émirats arabes unis ont commandé 80 avions de combat Rafale et 12 hélicoptères militaires à la France dans le cadre de l'accord de 19 milliards de dollars signé lors de la visite de Macron.
L'accord a été annoncé dans un communiqué de la présidence française à l'issue d'une rencontre entre Macron et le prince héritier d'Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed Al Nahyan, en marge de l'Expo de Dubaï 2020.
Le président français s'est rendu samedi en Arabie saoudite, devenant le premier grand dirigeant occidental à se rendre dans le pays depuis le meurtre du journaliste saoudien et chroniqueur du Washington Post Jamal Khashoggi en 2018.
Macron devait rencontrer le souverain de facto du royaume, le prince héritier Mohammed bin Salman, qui est largement soupçonné d'avoir ordonné le meurtre et a décidé d'écraser toute dissidence.
Le meurtre de Khashoggi a déclenché une indignation internationale qui continue de se répercuter. Mais Macron a déclaré qu'il était impossible de s'engager avec la région en ignorant l'Arabie saoudite.
Le Yémen dit que la France est complice de crimes de guerre pour des ventes d'armes aux Saoudiens
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