jeudi 30 décembre 2021

Géopolitique.Pourquoi Israël a intérêt à reprendre langue avec Bachar El-Assad 

 Pour ce journaliste du quotidien israélien Maariv, le rétablissement des liens entre certains pays du Golfe alliés d’Israël et le régime syrien est une “opportunité” à saisir par l’État hébreu pour réduire l’influence iranienne à ses portes.


En novembre, l’aviation israélienne a mis à profit un ciel inhabituellement dégagé pour mener à bien plusieurs raids contre des objectifs iraniens en Syrie.


Simultanément, une autre fenêtre d’opportunité s’est peut-être ouverte pour Israël. En effet, le président syrien, Bachar El-Assad, semble se montrer de plus en plus mal à l’aise face à la présence iranienne massive dans son pays. Cette opportunité vaut la peine d’être testée et il n’y a qu’une seule façon de le faire : parler avec Assad, directement ou indirectement.

En mai dernier, onze ans après le déclenchement de la guerre civile, un processus qualifié d’“élection présidentielle” s’est déroulé en Syrie et, sans surprise, Assad a été réélu avec plus de 95 % des voix. Ce scrutin caricatural a évidemment été accueilli avec sarcasme en Israël.

Mais ne nous y trompons pas : il n’est pas improbable qu’Assad voie sincèrement dans sa réélection une sorte de résurrection [jeu de mots avec “Baath”, “Résurrection”, le nom du parti unique au pouvoir à Damas depuis mars 1963] et qu’il soit convaincu que son peuple, du moins ce qu’il en reste, le considère comme son dirigeant légitime, à défaut d’alternative.

Consolider son emprise
Après le scrutin, Assad a manifesté la volonté de réaffirmer son pouvoir. Lucide, il sait pertinemment qu’il ne reprendra le contrôle ni de la région semi-autonome kurde [au nord-est], ni de la “zone de sécurité” occupée par les Turcs [au nord], ni de l’enclave rebelle d’Idlib [au nord-ouest], en dépit des frappes qu’y mène sans discontinuer l’aviation russe.

Pour le président syrien, l’enjeu prioritaire est de conserver et consolider son emprise sur l’ouest de la Syrie : la région côtière alaouite et l’axe Deraa-Damas-Homs-Hama-Alep.

Nous [Israéliens] devrions nous garder de nous moquer de la réélection “grotesque” de Bachar El-Assad. Car, ce à quoi nous assistons, c’est tout simplement à un miracle : après une décennie de boycott total, les responsables politiques du monde arabo-sunnite ont repris langue avec Damas.”

C’est Mohammed ben Zayed, prince héritier et futur président des Émirats arabes unis, qui a donné le signal en envoyant dans la capitale syrienne son propre frère, le ministre des Affaires étrangères, Abdallah ben Zayed. Cette initiative a été immédiatement suivie par un entretien téléphonique entre Bachar El-Assad et le roi Abdallah II de Jordanie,

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