dimanche 19 septembre 2021

Entre les Émirats arabes unis et Israël, un an de relation et des milliards de dollars

 Un an après cet événement qualifié d’historique, et qui laissait présager d’importantes retombées économiques.




Il y a un an jour pour jour, le 15 septembre 2020, Israël normalisait ses relations avec deux pays du Golfe : les Émirats arabes unis et le Bahreïn. Mais loin des considérations géopolitiques régionales, le riche État du Golfe espère surtout tirer des milliards de ses nouveaux liens diplomatiques.

pour les nouveaux partenaires, les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. Les entreprises israéliennes sont bien parties à la conquête du marché émirati. Il y a aussi 500 millions de dollars d’échanges commerciaux entre l’État hébreu et les Émirats, mais les investisseurs du Golfe, se font attendre en Israël.

« Il y a plus de relations en direction des émirats que dans l’autre sens du point de vue touristique ou autres. Le niveau de développement des deux pays est très différent. Israël propose aux Émirats sa technologie, son savoir-faire, et les Émirats proposent leur argent », explique Jacques Bendelac, économiste et chercheur en sciences sociales à Jérusalem, au micro de notre correspondant à Jérusalem, Sami Boukhelifa.


Des échanges de marchandises qui tendent à se développer
La base d’échange n’est pas véritablement égale entre les deux pays. Pour l’instant, davantage de projets se développent aux Émirats plutôt que des investissements ou des coopérations initiées lancées par les Émirats en Israël.

« Déjà aujourd’hui, en 2021, les échanges de marchandises entre les deux pays dépassent les échanges qu’Israël a avec l’Égypte et la Jordanie, les deux pays réunis, précise Jacques Bendelac. Donc c’est quand même des chiffres qui commencent à se mettre en forme et qui vont finir par se développer de manière assez importante dans la durée. »

Un accord indépendant de la résolution de la question palestinienne
C'est sous l'impulsion des États-Unis de l'ex-président Donald Trump, que les Émirats, rejoints par leur voisin du Golfe, Bahreïn, ont signé avec l'État hébreu les accords dits d'Abraham le 15 septembre 2020 à Washington, les Palestiniens les accusant de « trahison ». D'autant que la décision des Émirats n'était pas liée à la nécessité de mettre fin à la guerre, comme ce fut le cas pour l'Égypte et la Jordanie, les deux premiers pays arabes à avoir reconnu Israël respectivement en 1979 et 1994.

Les accords d'Abraham ont rompu avec des décennies de consensus arabe excluant l'établissement de liens officiels sans résolution de la question palestinienne, à commencer par la fin de l'occupation illégale de leurs territoires par l'État hébreu.

Ils ont pourtant ouvert la voie à des initiatives similaires, avec le Maroc et le Soudan, moyennant des avantages politiques à leur égard concédés par les Américains. La première économie arabe, l'Arabie saoudite, a toutefois rejeté toute reconnaissance d'Israël sans règlement du conflit avec Palestiniens.

L'inauguration d’ambassades et de consulats
Les Émirats arabes unis, lancés depuis des décennies dans la diversification de l'économie, dépendant de moins en moins du pétrole, ont signé une série d'accords avec Israël allant du tourisme à l'aviation en passant par les services financiers.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a effectué une visite inédite aux Émirats en juillet, inaugurant une ambassade à Abu Dhabi, la capitale et un consulat à Dubaï, les responsables émiratis ayant fait de même à Tel-Aviv.

« Après un an des accords d'Abraham, nous avons une histoire à raconter », a déclaré lundi 13 septembre le ministre de l'Économie des Émirats, Abdallah ben Touq Al-Marri, lors d'une table ronde organisée par l'Atlantic Council, un centre de réflexion américain.

Un accord stratégique
« Nous avons échangé des ambassadeurs. Nous avons signé plus de 60 protocoles d'accord. Nous avons 600 à 700 millions de dollars d'échanges bilatéraux. Nous avons des fonds de plusieurs milliards de dollars qui ont été annoncés », a énuméré le responsable émirati.

Selon lui, les deux pays cherchent à développer des relations qui pourraient atteindre « plus de mille milliards de dollars d'activité économique au cours de la prochaine décennie ».

Les Émirats espèrent également pouvoir expédier du pétrole vers l'Europe via un oléoduc israélien. Un projet mis à mal par les militants écologistes qui craignent des dommages importants aux récifs coralliens de la mer Rouge.

Selon ce responsable, les relations n'ont pas pour autant été affectées, les accords d'Abraham étant dictés par des considérations d'« intérêt national pour le gouvernement émirati comme pour le gouvernement israélien ».

« Pour nous, c'est vraiment stratégique », a-t-il insisté, soulignant qu'environ 200 000 Israéliens avaient visité les Émirats arabes unis au cours de l'année écoulée, et qu'une quarantaine d'entreprises de son pays s'y étaient déjà installées.

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