Les ministres des Affaires étrangères de l'UE, réunis à New York, ont exprimé un franc soutien à la France face aux États-Unis, suite à la perte du méga-contrat de vente de sous-marins. Une situation “inacceptable” qui affecte" toute l'UE" ont dénoncé les dirigeants du bloc. Pourtant, derrière l'unité, des divisions persistent parmi les pays membres.
Une “entière solidarité envers la France”. Réunis à New York, lundi 20 septembre, en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU, les ministres des Affaires étrangères des Vingt Sept ont fait front commun pour dénoncer l'annulation du contrat de sous-marins australiens au profit des américains. Un “évènement qui va à l’encontre de tous les appels à plus de coopération avec l’Union Européenne dans l’Indo-pacifique” a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell.
La crise diplomatique transaltantique a bousculé les retrouvailles du multilatéralisme à l'ONU, les Européens apportant leur soutien à la France, qui ne décolère pas contre les États-Unis, malgré la tentative d'apaisement du président Joe Biden. Pour eux, la dispute franco-américaine autour de l'annonce d'une alliance entre les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie "affecte" toute l'UE" par ses implications stratégiques, a expliqué Josep Borrell.
Paris s'est félicité mardi du "soutien total" de l'UE, plaidant pour davantage d'autonomie des Vingt-Sept, par la voix du secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Clément Beaune.
'Le problème n’est pas tant sur le fait qu’il s’agisse d’un contrat d'armement, (...) c’est un problème politique", analyse Armelle Charrier, chroniqueuse internationale à France 24. La France apparaît comme "un second allié des Américains" ce qui laisse penser qu'en cas de problème dans la zone Indo-pacifique, "les alliés immédiats ce sont les Anglo-Saxons".
Si la réaction de l'UE est sans ambiguïté, il aura fallu près d’une semaine pour susciter “une prise de conscience” souligne le correspondant de France 24 à Bruxelles, Pierre Benazet : “La France a fait son travail diplomatique, elle a montré à ses partenaires que cette affaire n’était pas un simple accroc commercial. (…) Pour les Européens, ce n’est plus entre Canberra et Paris que ça se passe mais c’est aussi un camouflet pour l’Union européenne dans son ensemble”.
Joe Biden, arrivé lundi à New York pour sa première Assemblée générale des Nations unies, souhaitait mettre en avant le "retour" de l'Amérique comme partenaire fiable auprès de ses alliés malmenés pendant quatre années de mandat de Donald Trump.
Mais son message est brouillé depuis son annonce, le 15 septembre, d'un pacte de sécurité conclu avec l'Australie et le Royaume-Uni pour contrer Pékin, surnommé Aukus. Ce nouveau partenariat a mis le feu aux poudres transatlantiques, car il s'est fait dans le dos des Français, qui ont perdu un énorme contrat de sous-marins commandés par Canberra.
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