Au moins 41 femmes sri-lankaises, des employées de maison migrantes pour la plupart, sont détenues arbitrairement depuis des mois dans un centre d'expulsion en Arabie saoudite, dans l’attente de leur rapatriement, a révélé Amnesty International ce jeudi 15 avril.
Ces femmes sont incarcérées dans un centre pour personnes en instance d'expulsion (Tarheel) à Riyadh depuis huit à 18 mois. Au moins trois d'entre elles sont détenues avec leurs enfants en bas âge, et une des femmes a besoin de toute urgence de soins médicaux et de traitements qui ne lui sont pas dispensés.
Leur sort illustre de façon saisissante la façon dont les employées et employés de maison se retrouvent pris au piège dans le système intrinsèquement abusif de la kafala (parrainage). En mars 2021, l’Arabie saoudite a réformé son système de kafala, mais les modifications apportées ne s’appliquent pas aux employées et employés de maison migrants, qui représentent 30 % des 10 millions de personnes migrantes qui travaillent dans le pays.
« Détenir des travailleuses migrantes pendant des périodes prolongées pouvant aller jusqu'à 18 mois alors qu’elles n'ont rien fait de mal et sont elles-mêmes des victimes est cruel et inhumain. Ces femmes ont quitté leur maison et leur famille pour gagner leur vie en Arabie saoudite, et se retrouvent prises au piège dans un système de parrainage abusif qui facilite leur exploitation et les atteintes à leurs droits. Maintenant, elles sont détenues pour une durée indéterminée, sans pouvoir contester leur détention ni savoir quand elles pourront retrouver leurs proches », a déclaré Lynn Maalouf, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord à Amnesty International.
« Leur calvaire montre clairement qu’il est urgent que l'Arabie saoudite étende aux employées et employés de maison migrants les protections du droit du travail et les réformes apportées à son système de kafala. Les autorités saoudiennes doivent libérer immédiatement toutes les femmes détenues uniquement en raison de leur situation au regard de la législation sur l’immigration, et coopérer avec les autorités sri-lankaises pour faciliter leur retour dans leur pays. »
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